dimanche, février 25, 2007

HOMO UNIVERSALIS


Après avoir passé plus de 30 ans dans le domaine de la biologie, je me demande si mes activités scientifiques ont joué un rôle d'enseignant pour me rendre sage. Et je pourrais dire: peu de rôle. Je me suis senti qu'il y avais un vide en moi. Je ne savais pas ce qu'il était. L'autre jour j'ai lu Pascal et ses plusieurs pansées m'a profondément touché. Par exemple,

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Honnête homme.
 Il faut qu'on n'en puisse ni "Il est mathématicien", ni "prédicateur", ni "éloquent", mais : "Il est honnête homme." Cette qualité universelle me plaît seule. Quand en voyant un homme on se souvient de son livre, c'est mauvais signe. Je voudrais qu'on ne s'aperçût d'aucune qualité que par la rencontre et l'occasion d'en user, "ne quid nimis", de peur qu'une qualité ne l'emporte et ne fasse baptiser ; qu'on ne songe point qu'il parle bien, sinon quand il s'agit de bien parler, mais qu'on y songe alors.

   "ne quid nimis" = rien de trop

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 Peu de tout.
 Puisqu'on ne peut être universel en sachant pour la gloire tout ce qui se peut savoir sur tout, il faut savoir peu de tout, car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose. Cette universalité est la plus belle. Si on pouvait avoir les deux, tant mieux ; mais s'il faut choisir, il faut choisir celle-là. Et le monde le sait et le fait, car le monde est un bon juge souvent.

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Je pense que j'ai trouvé une voie à prendre. C'est de regarder des choses d'une façon totale et de point de vue philosophique, et d'essayer de devenir "homo universalis", en d'autres termes, "homme d'esprit universel", "Renaissance man", "universal man" et "polymath", au moins "philomath".

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour. J'ai aussi fait des études de bio parce que je voulais savoir le pourquoi et le comment de notre existence! J'ai appris beaucoup de choses et surtout que nous, humains, n'étions pas si importants et que nous ne connaissions qu'une infime partie de ce qui nous entoure. Une leçon d'humilité!!!
Pouvons-nous être "l'honnête homme " de Pascal aujourd'hui?

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Paule,
Merci pour vos commentaires. Je suis tout-à-fait d'accord avec vous et ma réponse à votre question est NON. Cela dit, je ne suis pas satisfait de la conséquence de l'activité dans le domaine scientifique : comme vous l'avez dit, on ne peut connaître qu'une infime partie de ce monde. Je voudrais savoir ce qui était et est dans ce monde d'une façon totale. Bien sûr qu'il est impossible de savoir tout, mais j'amerais prendre du recul et regarder le monde d'en haut, de point de vue philosophique, et penser au pourquoi (c'est presque impossible d'obtenir la réponse d'une activité scientifique) ou au sens de la vie. Je voudrais aussi connaître l'héritage de l'humanité inépuisable. Pour atteindre ce but, il faut avoir beaucoup du temps libre. Je suis en trains de réfléchir sur cette possibilité.

Anonyme a dit…

Rebonjour.Seconde leçon d'humilité! Comment pourrais-je avec mon cerveau tout à fait moyen appréhender toutes les connaissances? J'avais regardé, il y a quelques années, une émission sur les mathématiques que j'avais trouvé admirable. Je ne comprenais rien, mais j'étais captivée par l'intelligence de ces chercheurs. Il faut donc me faire une raison, je ne sais pas grand chose sur le comment!!!
Reste le pourquoi. Vous êtes un intellectuel, vous cherchez des réponses.
Je viens de lire la critique d'un nouveau livre "Les Arpenteurs du monde" de Daniel Kehlmann sur la vie du mathématicien Gauss et du géographe Humbolt où il montre la part d'ombre de ces deux génies. Nobody is perfect!
Seconde question: comment, cher Paul, en suivant Pascal, peut-on briller dans les dîners mondains?...(!!!)

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Paule,
Je dirais encore une fois que ce serais impossible de comprendre tout. Je pense que suivre le pricipe de "Peu de tout" de Pascal des le début, c'est très dangereux, comme vous l'avez dit. Je n'oserais pas de le faire, à vrie dire. Mais après avoir fait ses études pendant longtemps, c'est normal de vouloir savoir le sens de ce qu'on a fait dans sa vie ou même le sens de la vie, avant de mourir. Je crois qu'avec cette connaissance, mais pas sans cela, on peut briller dans les dîners mondains. Ça, c'est ce que je voulais dire. Constitute-t-il une réponse è votre commentaire ?

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Liguea,
Merci pour votre revisite. Je me souviens très bien de vous. Je reviedrai plus tard.

Anonyme a dit…

Bonjour. Les "dîners mondains" étaient une plaisanterie!!! Basée sur le fait que pour y briller il faut une culture même (surtout)superficielle. Chercher le sens de la vie est autrement sérieux. Mon avis:
" En ce monde, nous marchons
sur le toit de l'enfer
et regardons les fleurs" Issa (de mémoire!!!)
J'aime son humour. Il faut rire de tout, même de nos questionnements.

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Liguea,
Merci pour vos réfléxions sur "l'honnête homme". Je pensais initialement que Pascal avait référé ce mot au sens contraire aux specialistes. Mais en lisant vos commenataires, je dois réfléchir sur l'honnêteté moi-même.

Cet épisode m'a rappelé l'Alcibiade de Platon. Je me suis rendu compte que c'était le thème depuis que nous avions obtenu la conscience. En tout cas, ce que je voulais dire dans ce billet, c'est que je voudrais essayer de devenir ce genre de l'homme.

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Paule,
Merci pour votre précision. En effet, cette expression était difficle à comprendre. J'espère que vous avez compris ce que j'avais écrit.

Merci également pour m'introduire le haiku d'Issa:

 世の中は 地獄の上の 花見哉

J'aime aussi son humour et sympathise avec sa vie.