lundi, octobre 23, 2006

L'EXAMEN FRANÇAIS, DALF-C2, OU RYÔKAN, POÈTE ET CALLIGRAPHE JAPONAIS


Hier j'ai passé l'examen DALF-C2. La nature des épreuves est décrite ci-dessous.
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DALF C2

Compréhension et production écrites (9:00-12:30)
Production d’un texte structuré (article, éditorial, rapport, discours...) à partir d’un dossier de documents d’environ 2 000 mots.
Deux domaines au choix du candidat : lettres et sciences humaines, sciences

Compréhension et production orales (13:30-16:00)
Épreuve en trois parties :
- compte rendu du contenu d’un document sonore (d'environ 20 minutes, deux écoutes)
- développement personnel à partir de la problématique exposée dans le document
- débat avec le jury.
Deux domaines au choix du candidat : lettres et sciences humaines, sciences
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Le thème de l'épreuve écrite était "la science et sa valeur" et celui de la deuxième partie "le développement agricole et son problème". Écouter le dialogue nuancé et compliqué, c'est presque impossible de saisir correctement le contenu. De plus, je devais faire un exposé sur les contraintes pour "le développement de la science" et "la recherche" et discuter avec le jury. C'était très dur.



Après une journée longue et dense, j'ai besoin de quelque chose de différent et doux. L'année dernière c'était Mozart. Cette année c'est:

Ryôkan 良寛 (2 novembre 1758 - 6 janvier 1831)
[Ne confondez pas avec "ryokan" (旅館、auberge japonais)]

Il a quitté le monde à l'âge de 18 ans et est devenu moine bouddhiste. Quand il avait 70 ans, il a rencontré une nonne appelée Teishin 貞心尼 (âgée de 28 ans) et ils échangent des poèmes passionnés. Ryôkan meurt 4 ans plus tard.


Voilà ses quelques haïku.

「ぬす人に
   取り殘されし
      窓の月」

  Le voleur parti
   n'a oublié qu'une chose --
     la lune à la fenêtre


   「柿もぎの
     きん玉寒し
       秋の風」

    Cueillant des kakis
     mes boules dorées saisies
       par le vent d'automne


       「ゆくあきの
         あはれを誰に
           かたらまし」

        L'automne prend fin --
         à qui pourrais-je confier
           ma mélancolie ?

   "Les 99 haïku de Ryôkan" (traduit par Joan Titus-Carmel, 1986)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne connaissais pas du tout ryôkan et ces superbes poèmes, mais je vois qu'ils ont été traduits par Joan Titus-Carmel (certainement avec talent).

Je possède un recueil d'Issa traduit par la même personne. Un de mes favoris.

PS: je n'ose vous proposer quelques modifications (corrections) pour votre texte.

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Christian,
Ryôkan est considéré comme un prototype japonais; sa façon de vivre, son goût pour le poème non seulement japonais mais aussi chinois et sa calligraphie magnifique.

Issa est aussi aimé par les japonais et je l'aime. Je vais lire la version française. Merci pour cette information.

Car mon français est très artificiel, je vous demanderais votre correction, si possible. Merci d'avance.

Anonyme a dit…

Je trouve en fait votre français extraordinaire. Pour ma part, je suis incapable de parler de culture et de philosophie en japonais, comme vous le faites en français ici.

Il me semble avoir vu 2 accords oubliés:
- la nature des épreuves est décrite;
- le thème de l'épreuve écrite.

Je crois que je préfère le premier haiku de ryôkan parmis ceux que vous présentez.

Personnellement, j'adore la poésie, et particulièrement la poésie japonaise.

En ce moment je m'interroge sur la mutation du sens du haiku en français et dans les autres langues (comme l'anglais). Qu'est ce qu'un haiku à l'international (gaikoku haiku?)? Au japon quelles sont les évolutions entre le haiku traditionnel et moderne. Est-il figé?

Et le "ma"...

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Christian,
Merci pour correction. Ce sont des erreurs d'étourderies. Ça m'arrive souvent, donc votre correction me rend plus attentif.

Je pense aussi que le premier haïku est mieux composé et plus connu. Je lis souvent la poésie japonaise et aime le moment où je me sens être proche du noyau de la vérité.

J'ai lu le haïku en anglais, mais je préfère la version française. Je ne sais pas pourquoi mon esprit s'ouvre aux toutes les choses en touchant la langue française. Elle a peut-être quelque chose de poétique, musical, philosophique,...?

Je ne sais pas exactement les évolutions du haïku, mais il y a une sorte de rapport entre le traditionnel et le moderne, après tout c'est un art ayant une longue histoire. En revenche, je pense qu'aujourd'hui on fait du haïku librement de règle et que c'est bon parce que la sensibilité change avec le temps. Je trouve parfois des beaux haïkus modernes.

Anonyme a dit…

Bonjour. Quel courage! Les épreuves me semblent avoir été difficiles.
J'aime aussi Ryôkan et le relis souvent.
Un haïku de saison:
"Pour faire le feu
le vent qui souffle m'apporte
les feuilles d'automne"
La vie est parfois simple et parfaite!!!

paul_ailleurs a dit…

Bonjour Paule,
Oui, c'était difficile mais j'ai eu grand plaisir à avoir plongé dans la langue française.
En lisant ce haïku, je me souviens d'un jour de mon enfance où avec mes frères, j'ai mis le feu à les feuilles mortes dans le jardin.