samedi, avril 15, 2006
UN POÈME DE CHÛYA NAKAHARA
Aujourd'hui j'ai lu des poèmes dans "Chansons des jours d'antan" par Chûya Nakahara (1907-1937). J'avais feuilleté son recueil en japonais il y a plus d'un quart de siècle.
« EMOTION D'UN SOIR DE PRINTEMPS »
Cesse la pluie, souffle le vent.
Les nuages passent, cachent la lune.
Messieurs dames, ce soir est un soir de printemps.
Très tiède, souffle le vent.
Je ne sais quel profond soupir,
Je ne sais quelle lointaine vision,
S'éveille, et pourtant, insaisissable,
A quiconque, indicible.
C'est une chose à quiconque
Indicible, et pourtant, justement,
N'est-ce pas ce qu'on dit être la vie ?
Et pourtant, inexplicable...
Ainsi, les hommes, seul à seul,
Sentent avec leur cœur, et s'ils se regardent,
Se sourient gentiment, mais c'est tout,
Et ainsi donc, s'en va leur vie !
Cesse la pluie, souffle le vent,
Les nuages passent, cachent la lune.
Messieurs dames, ce soir, est un soir de printemps.
Très tiède, souffle le vent.
(Traduit par Yves-Marie Allioux)
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